Rénovation d'une ferme à Herbais

Erigée à front de rue en 1890

> Patrimoine local


Un peu d'histoire

Les hameaux de Herbais et Piétremeau font partie de la commune de Piétrain. Lors de la fusion des communes en 1975, le village de Piétrain a été rattaché à la ville de Jodoigne.


Situation géographique actuelle

Carte Ferraris de 1777.

Etymologie

 Le nom de Piétrain a une origine identique à celle du nom de Piètrebais, qui, d'après Tarlier et Wauters, dériverait de "piètre": petit, médiocre et de "hein" ou "heim" qui signifie habitation. Le village se divise toujours en trois sections ou hameaux: Piétrain, Piétremeau et Herbais.

Composition du sol

Le sol de Piétrain est généralement plat et peu accidenté; il est presque partout argileux et sec et sa fertilité est grande. Le limon de Hesbaye couvre presque toute la surface du sol. Tout le territoire de Piétrain appartient au bassin de l'Escaut; les cours d'eau qui l'arrosent portent les noms de Ruisseaux de Piétrain et d'Herbais.

Histoire

On a découvert de nombreuses traces d'occupation ancienne sur le territoire de Piétrain ainsi que la présence de tombes romaines, ce qui atteste de son existence à l'époque romaine.

Au treizième siècle, les trois hameaux de la commune apparaissent simultanément, chacun ayant une chapelle dépendant de la paroisse de Marilles et formant une petite juridiction: Piétrain compris dans la baronnie de Jauche, Piétremeau et Herbais ne reconnaissaient d'autre seigneur que le Duc de Brabant.

Au mois d'octobre 1568, Piétrain fut complètement pillé par les troupes du Prince d'Orange. Pierre de Brandebourg, à qui appartenait le château de Herbais et celui de Golart (sous Noduwez), ayant assisté à l'assemblée de Saint-Trond, signé le compromis des nobles et siégé dans le conseil des révoltés, avait été  banni à perpétuité le 21 février 1567-1568, avec confiscation de ses biens. Comme conséquence de cette sentence, arrêt avait été mis sur ses biens d'Herbais, le 10 août suivant.

En 1747, pendant que les Français occupaient les Pays-Bas autrichiens, Piétrain fut obligé de fournir à l'armée ennemie un milicien. Le village s'accorda pour cet objet, avec le berger Jean-Joseph Mohimont, de Perwez, qui s'engagea à servir pendant 6 ans, à la condition qu'on lui donnerait 15 écus par an, qu'on entretiendrait, aux frais du village, son troupeau de 40 têtes, et qu'il lui serait payé 15 écus, à titre d'engagement, par les jeunes hommes, de 18 à 40 ans. Cet accord fut approuvé par tous les membres de la communauté qui, au nombre de 24 (y compris Mohimont et une femme), le signèrent et, au nombre de 11, y apposèrent leurs marques ou croix.

Lorsque les Français s'emparèrent de la Belgique en 1794, Piétrain, Piétremeau et Herbais furent réunis en une seule commune.

Organisation administrative et judiciaire.

Les trois villages qui composent la commune de Piétrain dépendaient jadis de la mairie de Geest-Saint-Jean; réunis en l'an III, ils n'ont plus, depuis été séparés du canton de Jodoigne. Comme juridiction, ils formaient deux fractions nettement tranchées.: Piétrain dépendait de la baronnie de Jauche; Herbais et Piétremeau du Duc de Brabant.

Les seigneurs ou barons de Jauche avaient à Piétrain, Herbais et Piétremeau le droit de lever la dîme. Droits qu'ils abandonnèrent aux différents propriétaires du domaine de Piétrain qui allaient se succéder. Parmi ceux-ci, le chevalier Henri de Quaderebbe qui allait céder son nom à un échevinage. Les terres de Piétrain furent longtemps aliénées à d'autres propriétés de leurs seigneurs. Quant au château d'Herbais dont les derniers vestiges furent détruit fin du XIXe siècle, il était situé au sud de la chapelle du hameau (chapelle Sainte Catherine).

Quelques personnages d'Herbais...

Simon V, seigneur d'Herbais, fut nommé par le duc Philippe de Bourgogne conseiller de Brabant, au traitement annuel de 210 livres. Son petit-fils, Simon, se montra le sujet dévoué de Maximilien d'Autriche.

Jacques d'Herbais, commandeur de l'ordre de Saint-Jacques joua un grand rôle sous le règne de Charles Quint, qui le nomma l'un de ses gentilshommes et lui donna l'ordre de Saint-Jacques de Calatrava. En 1537, il fut chargé de se rendre aux Pays-Bas pour s'assurer des véritables projets du roi de France sur nos provinces. 

Le village de Piétrain fut longtemps compris dans la paroisse de Marilles, à laquelle ressortissaient les trois chapelles qui existaient dès le XIIIe siècle à Piétrain, Piétremeau et Herbais. Les fidèles devaient se rendre à l'église de Marilles. En 1608, suite à une noyade dans le ruisseau Herbais grossi par un orage, il fut décidé de créer une véritable église à Piétrain (église Ste Gertrude).